Entre 1942 et 1944, 11 400 enfants juifs sont arrêtés en France par la police française, puis déportés vers les lieux d'extermination (dont environ 6 200 à Paris, plus de 700 dans sa banlieue et 4 500 en province).
Issue du mouvement de sauvetage des enfants juifs, de Solidarité, puis de l'UJRE, la COMMISSION CENTRALE DE L'ENFANCE auprès de l'UJRE naît à la Libération. Elle s'inspire largement dans ses réalisations des principes pédagogiques de Makarenko, de Korczak et de ceux du mouvement français de l'Education Nouvelle.
Dès 1945, sa première action fut de créer des Maisons pour les Enfants de Fusillés et Déportés dont elle assura l'éducation, jusqu'à leur autonomie.
Citons, parmi tant d'autres, les foyers de SAINTE MAXIME dans le Var (83), premier créé en 1945, la maison de Livry-Gargan où une plaque commémorative a été dévoilée le 30 avril 2017, et le Manoir de Denouval d'Andrésy (78), acquis par l'UJRE en 1945 puis devenu lieu d'accueil d'une compagnie théâtrale de marionettistes, Pipa Sol, dont le spectacle "Valises d'enfance" s'inspire largement des témoignages d'anciens enfants de cette Maison. La municipalité et les "anciens" ne manquent pas chaque année d'y commémorer la victoire sur le nazisme du 8 mai 1945.
Dès 1945, l'UJRE développe son mouvement de Jeunesse, "Maisons", "colos", "patros"... : Après le mouvement des Cadets, elle charge la C.C.E. de développer, outre les "Maisons" (Appel à témoin), des centres de "Colonies de vacances" -- dont l'emblématique colonie sanitaire de TARNOS dans les Landes (40) -- qui fonctionneront jusqu'en 1988, ainsi que des "Patronages" ou tsougab shouln [yiddish : écoles complémentaires] qui vont prospérer dans plusieurs arrondissements de Paris...
Leur financement fait appel à la solidarité des familles, des artistes... Ainsi, la KERMESSE annuelle de l'Hôtel Moderne, place de la République à Paris, était un moment fort de la solidarité au profit des oeuvres sociales de la C.C.E.

Dans les années 90, la Commission Centrale de l'Enfance interrompt ses activités et ses archives sont confiées au Centre de Documentation Juive Contemporaine (C.D.J.C.) situé au Mémorial de la Shoah.
Les anciens des "Maisons" ont dès 1956 constitué une "Amicale des anciens des Foyers de la CCE". Leurs réunions se tiennent dans les locaux de l'UEVACJ-EA, 26 rue du Renard Paris 4°. Avec la municipalité d'Andrésy (78), ils célèbrent également la Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, tous les 8 mai, au Manoir Denouval. L'Amicale soutient la démarche de Sylvia Auburtin, cinéaste, qui prépare un film documentaire sur "Les enfants de Denouval". Vous aussi pouvez la soutenir, jusqu'au 23 mars 2017, et devenir coproducteur du film (détails + site)
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